L'ECOLE DE YOGA ET DE MEDITATION

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L'ECOLE DE YOGA ET DE MEDITATION

POUR QUOI RETENIR LE SOUFFLE

Edité par MIRA, Rapport d'un cours de professeurs de yoga - Bindu n°13

« Quand la respiration est irrégulière le mental est agité,

mais quand la respiration est calme le mental aussi est calme et le yogi obtient le pouvoir du silence.

Donc il faudrait retenir le souffle. » 

(Hatha Yoga Pradipika)

Ils ne bloquaient pas dans le cerveau

     Au début des années 80 les professeurs de l’ école de yoga participèrent à un projet de recherches, mené par le médecin allemand Dr Schmidt à l’ université de Cologne. Ils étudiaient les effets des exercices de respiration yogique ; entre autres ils mesuraient le pouls, la tension et l’activité du cerveau (EEG).

 

     Tandis que les professeurs de yoga faisaient la respiration psychique (Ujjayi Pranayama, lire Bindu no. 4) leur EEG indiquait des ondes alpha signifiant un état de relaxation. Mais les chercheurs voulaient aussi examiner les réactions en cas de perturbations.

 

     Hamsananda, qui participait à l’ expérience rapporte ceci : « J’ étais assis en posture de lotus lorsque un des chercheurs sans avertissement a frappé un grand coup sur la table de métal. Cela fit un grand bruit, mais cela ne m’affecta pas ». Les chercheurs étaient habitués à des sujets réagissant facilement et sortant de l’état relaxé mais à leur surprise les professeurs de yoga n’avaient pas bougé.

 

     Tout en expérimentant sur un autre professeur les chercheurs semblaient surexcités. Ils discutaient entre eux disant que quelque chose n’allait pas quant à l’EEG des sujets mais même dans ce cas l’activité alpha n’avaient pas changé.

 

     Les chercheurs en conclurent « Pendant que les professeurs de yoga retenaient leur souffle, l’activité alpha ne pouvaient pas être perturbées. »

 

Système nerveux et respiration

     « Le professeur Thomas Schmidt a mené des recherches concernant les diverses relations entre l’acitivité mental et émotionnel de l’esprit et la façon dont le corps réagit à cette activité (i. e. médecine psychosomatique). Il m’ a personnellement confirmé que le moindre changement dans le rytme de la respiration a une influence directe sur le système nerveux.

 

Avant même de connaître les exercices de respiration du yoga le Professeur Schmidt était arrivé à la conclusion que si quelqu’un pouvait maîtriser le souffle consciemment, il pouvait créer un système thérapeutique très efficace. Maintenant il sait que ce système existe déjà et qu’il a été testé pendant des milliers d’ années de yoga. Cela a évolué selon un programme d‘exercices de respiration différent chacun ayant un effet spécifique. (Tiré de Yoga, Tantra et Méditation dans la Vie Quotidienne par Swami Janakananda)

Schéma habituel du système nerveux

     En état de veille normal, nous réagissons fort souvent de façon automatique à ce que nous expérimentons autour de nous. Notre image habituelle de l’environnement domine et nous supposons que les choses demeurent telles que nous les connaissons.

 

     Par contre, en état de relaxation ou de méditation caractérisé par les ondes alpha sur l’EEG, cette image de la réalité est beaucoup plus faible. Maintenant nous ne réagissons plus automatiquement aux pensées et impressions .Nous pouvons les observer d’un regard neuf et voir à travers les filtres à travers lesquelles nous expérimentons la vie normalement. Vous pourriez appeler cela une expérience directe.

 

     Lorsque vous faites des exercices de respiration ou méditez de façon régulière ces réactions automatiques et habitudes du système nerveux s’estompent. L’esprit devient plus créatif et s’ assouplit – cela devient plus facile de voir les choses dans de nouvelles perspectives. Vous communiquez plus clairement et vous coopérez mieux avec les autres. Nous appelons l’état d’alpha « l’état d’ouverture. »

 

Rétention du souffle

     Les exercices de respiration du yoga sont appelés pranayama en sanscrit. Pranasignifie l’énergie vitale ou psychique du corps et yama veut dire contrôler ou maîtriser. Ce qui est unique par rapport aux exercices de respiration du yoga, c’est le fait, que vous reteniez le souffle, peu importe que vous respiriez doucement et profondément ou rapidement et vigoureusement.

 

     Dans les écritures de yoga on décrit pranayama comme diverses façons de retenir le souffle. Dans un des écrits bien connus, le Yoga Sutra de Patanjali on dit ; « Pranayama c’est le fait d’arrêter le mouvement de l’inspiration et l’expiration » et « ainsi ce qui couvre la lumière se dissout et l’esprit est prêt pour la concentration. »

 

   Dans certains exercices vous inspirez complètement et retenez le souffle et dans d’autres vous expirez complètement et retenez le souffle.

 

Spontané

     Dans la méditation profonde ou la relaxation, la respiration peut diminuer graduellement et même s’arrêter un moment. Ceci est décrit comme la plus haute forme de pranayama.

 

Yoga ou non, cela fonctionne

     En Angleterre, un médecin russe a récemment attiré l’attention. Il a découvert que l’on pouvait aider des asthmatiques en leur apprenant à retenir leur souffle de façon prolongée après une expiration et d’ailleurs de respirer par le nez autant que possible. Malheureusement il s’est empressé de dire que ce n’était pas du yoga. Sans cela comment pouvait–il exploiter ces compatriotes dans le besoin, en demandant un prix exorbitant pour une méthode qu’il essayait de garder secrète et qui en fait est une ancienne méthode de yoga bien connue ?

 

     En plus dans le yoga on ne se base pas seulement sur des résultats immédiats. On insiste plutôt sur les effets à long terme sur le système nerveux, donc sont décrites avec précision les précautions à prendre avant, pendant et après les exercices.

 

     A la page dix, nous avons choisi un exemple parmi tant d’autres, qui montre les effets de la rétention du souffle juste après l’inspiration. Il faut relier cet exemple à l’article sur l’oxyde nitrique (page 9).

      De plus le yoga comporte divers autres exercices à utiliser pour soigner l’asthme.

Sri Yukteswar

     Une toute autre contribution sur la raison de retenir le souffle nous vient du yogi Swami Sri Yukteswar (1855-1936). Il avait son ashram à Puri en Inde. Il a été cité pour la 1ère fois en Occident par l’auteur Evans Wentz – et plus tard par son disciple Swami Yogananda qui, à la demande de Sri Yukteswar, voyagea aux Etats-Unis dans les années 30. Yogananda fut particulièrement bien connu là-bas grâce à son livre « Autobiographie d’un Yogi » qui traite parmi d’autres sujets du kriya yoga.

 

 

     Ici nous citerons un autre livre « La science Sacrée » que Sri Yukteswar a écrit vers la fin de sa vie. Le point intéressant est qu’il soutient que retenir le souffle crée un tel état de calme dans le système nerveux autonome que même les organes intérieurs sont au repos ce qui n’arrive jamais ni dans le sommeil ni à l’ état de veille.

 

Le valeur de pranayama.


     « L’être peut mettre en action ses nerfs volontaires selon son désir, et il peut les mettre au repos dès la fatigue. Quand ses nerfs volontaires nécessitent le repos il s’endort naturellement, et grâce à ce repos, les nerfs volontaires une fois reposés peuvent de nouveau s’activer en plein vigueur. Les nerfs involontaires de l’homme cependant indépendamment de sa volonté travaillent continuellement d’eux–mêmes depuis sa naissance. Comme il n’ a aucun contrôle sur eux il ne peut absolument pas interférer dans leur action. Quand ceux-ci sont fatigués ils ont besoin de repos et naturellement s’endorment. Ce repos des nerfs involontaires s’appellent
mahanidra, le grand sommeil ou mort. Quand cela a lieu la circulation, la respiration et autres fonctions vitales étant arrêtées le corps physique commence tout naturellement à se délabrer.

 

     Après un certain temps à la fin de ce grand sommeil mahanidra l’homme se réveille avec tous ces désirs et renaît dans un nouveau corps physique pour accomplir ces différentes aspirations. De cette façon l’homme s’attache à La vie à la mort et n’accomplit pas le saut final. Maîtriser la mort. Mais si l’homme peut contrôler ses nerfs involontaires par la méthode citée pranayama, il peut arrêter la dégradation de son corps et mettre ses nerfs involontaires (ceux du cœur, poumons, et autres organes vitaux) au repos comme il le fait pour les nerfs volontaires dans le sommeil.

 

     Après un tel repos par le pranayama les nerfs involontaires sont rafraîchis et fonctionnent remplis d’une nouvelle vie. Comme après le sommeil, quand les nerfs volontaires se sont reposés, l’homme n’ a pas besoin d’ aide pour se réveiller naturellement ; ainsi après la mort, quand l’homme a joui d’un complet repos, il se réveille naturellement à la vie dans un nouveau corps sur la terre. Si l’homme peut « mourir » soit consciemment mettre au repos son système nerveux complet, volontaire et involontaire, par la pratique de pranayama tout son corps physique fonctionne avec une grande vigueur. » (Sri Yukteswar)

 

Respiration alternée

     Les articles suivants tirés de ce numéro de Bindu concernent l’exercice de respiration nadi shodana pranayama, aussi appelé respiration alternée. Nous verrons quelques uns de ces effets dont nous pouvons bénéficier au quotidien.

 

     Dans la tradition, nadi shodana est cité comme l’exercice qui nettoie le courant d’énergie (nadi signifie courant prana énergie vitale et shodana nettoyer) ainsi peut-elle couler sans blocages. Grâce à une pratique régulière le yogi est capable de maîtriser et contrôler l’énergie et il peut l’éveiller et l’élever à volonté.

 

     Quand l’énergie endormie est éveillée, tout le potentiel humain est exprimé. Symboliquement, on dit dans le tantra que shakti ou kundalini s’élève à travers les chakras de la colonne vertébrale, qui s’éveillent sur le trajet pour s’unir avec Shiva au sahasrara chakra au sommet de la tête.

 

 

« De cette façon, l’esprit est rempli de félicité ;
en vérité l’adepte de pranayama est heureux »

(Gheranda Samhita)

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